Conjecture 17 :

Ce qu'on ne vous dit pas...

En me relisant, je me rend compte que parfois, on a l'air, j'ai l'air de souffrir incroyablement. Soyons clair : certes, cette année est difficile, certes, je suis souvent épuisée, certains (dont moi) craquent de temps en temps le soir, en khôlle, en cours... Mais nous étions 43 une semaine après la rentrée, et nous sommes toujours 43. La seule demoiselle partie l'a fait au bout de trois jours de cours, parce qu'elle s'est rendue compte qu'elle préférait aller en médecine et que la prépa ne lui convenait pas. Ce n'est pas un abandon... Si je suis encore là, si nous sommes encore là, c'est bien parce que malgré tout, on se fait plaisir, on s'épanouit, nous ne sommes pas malheureux (ni martyrisés, ni exploités...). Le fait que nous soyons encore là malgré la fatigue et le stress le prouve. Donc moi, malgré mes petits problèmes de santé, je reste, je rentre en deuxième année (ou plutôt, j'essaie). Parce que je sais très bien que ça vaut le coup de rester, même au delà de l'objectif de l'école : parce que le matin, je prend plaisir à aller en cours, parce que malgré la quantité et la densité, il y a des chapitres de maths et de physique qui m'interessent, voire me passionent (pas de chimie, faut pas rêver...). Parce que l'ambiance reste toujours aussi bonne, que ce soit dans l'internat ou dans la classe, parce que les profs restent très agréables, parce qu'on s'amuse parfois beaucoup en cours, parce même si je ronchonne un peu le dimanche soir avant de monter dans le train, je suis toujours ravie en arrivant.

Et puis il y a toutes ces choses qu'on ne vous dit pas...
Comme le fait qu'il y a près d'un concert par semaine au troisième étage du J, animé par deux agros qui ont acheté un classeur rouge.
Comme le fait que l'internat favorise les ragots divers et variés et que certain(e)s s'en donnent à coeur joie.
Comme le fait que je n'ai pas le droit de parler ici (j'ai l'interdiction formelle du SexB) de la conversation que le SexB, le major, un SI-ste et une autre demoiselle avons eu mercredi soir, en finissant notre DNS de physique.
Comme le fait que la CPE a osé mettre deux hypokhâgneuses à l'étage uniquement occupé par des meupeux (mâles, évidemment !).
Comme le fait que lorsque vous ramenez un rubik's à 12 faces (un mégaminx, que ça s'appelle) dans la salle des HX4, une nuée de curieux vous tourne soudain autour.
Comme le fait que même si on a l'air martyrisés, il nous arrive de faire de belles blagues à nos profs : demandez donc à notre prof de chimie qui, mercredi, a subi une Saint Patrick des plus désopilantes !
Comme le fait que des élèves s'occupent, par exemple, en enfermant la LSD de leur classe au milieu d'un enchevêtrements de chaises (allez savoir de qui je parle... N'empêche que j'ai eu du mal à sortir).
Comme le fait que tous les mercredi matin, une sanglante bataille de craies a lieu en HX4.
Comme le fait que les meupeux sont tous des... Non, je ne dirais rien, il y en a qui passent par là.
Comme le fait que tous les soirs, le troisième étage du J est réuni devant canal+ de 19h30 à 20 heures, et que ça nous permet d'avoir une (très) vague idée de ce qui peut bien se passer en dehors du Faidherbe.
Comme le fait que parfois, la cantine du lycée sert des assiettes que nous finissons tous.
Comme le fait que oui, il nous arrive de plaisanter avec les profs en khôlle.
Comme le fait que le major pousse des cris de jouissances devant un sujet X (oui oui, la blague est nulle, mais il l'a vraiment fait... Oups, je n'avais pas le droit de le dire, ça...).
Comme le fait que de toute façon, tout le monde trouve jouissif d'arriver tout seul à la fin d'un exercice particulièrement éprouvant (non, il y en a qui sont juste soulagés...).
Comme le fait que oui, on fait des soirées dans l'internat. Je précise que l'alcool est strictement interdit dans les locaux du lycée, et que jamais, oh grand jamais, nous n'oserions y introduire la moindre goutte (sauf pour nos TP de chimie, bien évidemment !).
Comme le fait que si le KS a de temps en temps des cicatrices sur le visage, ce n'est pas dû à de l'automutilation, mais aux batailles de dessous de verres en 206...

Au fait, nous avons passé la barre du tan Φ = 100... Ca fait assez bizarre.