Lemme 30 :

"Comment ça, vous avez déjà un DNS et le TP à préparer pour demain ? Non mais vous avez toute la nuit... Dormir ? Pfff, vous ferez ça après les concours !"

On a beau dire, quand on est en spé, il y a des choses qui changent...

- à mon grand désespoir, c'est terminé, les petites blagues sur mes copies de maths.
- mon groupe de khôlle est bien différent du précédent, et sur bien des points.
- je n'ai plus à remonter à l'internat à 7h50 pour réveiller une de mes colocs qui s'est rendormie.
- je ne sers plus de "coup d'essai" pour la khôlle de philo du lendemain.
- plus personne ne se penche sur mes copies de physique en murmurant des "c'est moche les maths, je comprends rien..."
- dans ma chambre, ça ne parle plus ce joyeux mélange de français, d'anglais, d'allemand, d'espagnol, d'italien et de latin (!).
- il y a ce reflet sur le tableau de notre salle de cours : une bande lumineuse qui nous force à nous contorsionner pour lire le cours...
- non seulement je comprends le cours de chimie, mais en plus j'arrive confiante en DS, et je ressors à peu près satisfaite.
- on morfle, les PC* encore plus, les PSI* aussi (enfin, pas tous...), je ne parle pas des MP* qui sont tellement dégénérés qu'ils courrent dans les couloirs en hurlant autour de minuit... Les MP ? Pour l'instant, ils survivent.
- les perms le soir, c'est terminé : et le mieux, c'est que je n'ai plus besoin de ça pour me mettre à travailler.
- cette année, je travaille. Vraiment. Je me met à être sérieuse tôt dans la soirée, et je ne m'arrête pas à n'importe quelle heure pour un prétexte fallacieux (quoique...).
- j'obtiens un 15 en khôlle de physique, et un 13 en chimie.
- une de nos khôlleuses d'anglais n'a pas l'air très au courant des modalités du passage des oraux au concours. Elle nous donne à tous le même texte à l'avance, à préparer façon "khôlle de khâgneux". Avec de belles phrases, un plan bien détaillé et des recherches. Je ne suis pas sûre qu'elle soit au courant qu'au concours, c'est 20 à 30 minutes, et qu'au final, le "parler" part un peu en free-style...
- en anglais, on a fini d'enfoncer des portes ouvertes en passant des heures à parler de sujets faussement polémiques : maintenant, on fait de la grammaire, de la vraie.
- en français, on a arrêté de dormir/jouer au rubik's cube/réviser une autre matière/faire un DNS/etc. Cette année, je suis arrivée avec mes trois livres scrupuleusement fichés et plein de post-its, et la classe est silencieuse quand la prof fait cours.
- le proviseur adjoint aux classes préparatoires, M. Loiseau, est parti cette semaine.
- je dois acheter des Kinder aux khûbes que j'ai battus au DS de maths...
- toutes classes confondues, certains profs n'ont pas l'air au courant du fait que les cours commencent à 8h et non à 7h50, que la pause commence à 9h50 et non à 10h15, qu'elle dure plus de trois minutes et demi... Ah, certains ont carrément viré le mot "pause" de leur vocabulaire.
- encore plus que l'an dernier, l'ensemble de mots "aux concours...", "dans un sujet d'écrit...", "à l'oral..." sont récurrents. Trop récurrents.

... Mais on reste quand même bien accrochés à nos bonnes vieilles valeurs !

- je suis toujours capable de boire une tasse de café corsé à 22h pour dormir parfaitement bien à minuit.
- nos bizûths sont comme nous.
- jeudi soir, la cantine nous a servi un objet non identifiable, subtil mélange de pâte à pizza, viande hâchée, fromage et... ?
- le Lourd reste Lourd.
- les ragots tournent toujours à la vitesse de la lumière.
- je suis toujours une squatteuse invétérée des couloirs et chambres d'occupation meupeuse.
- le MI qui ouvre grand la porte à 6h30 pendant le pointage et laisse bien entrer la lumière, j'aime pas.
- 2 alarmes incendies dans l'internat en une semaine : la première mardi à 22h30, la seconde jeudi à 23h55.
- en cas d'alarme incendie, c'est toujours le même bordel pour descendre : tout le monde prend sa superbe couverture orange à carreaux avec lui pour se tenir chaud, on se serre les uns contre les autres (effet pinguin...) parce que même avec une couverture, à minuit, on a froid... Et on enchaîne sur l'appel (ie un Maître d'internat hurle des numéros de chambre ou des noms pendant un quart d'heure...). Enfin, un maitre d'internat tente en vain d'ouvrir la porte et nous restons dans le froid à attendre jusqu'à minuit vingt que le proviseur vienne nous ouvrir...
- il y a toujours des gens qui stressent comme des malades avant chaque DS, mais presque jamais personne qui y va les mains dans les poches.
- je suis encore capable de débarquer à une khôlle de maths en touriste et de m'en sortir. Mais ça ne risque pas de durer, hélas...
- les rubik's cube font toujours l'unanimité des taupins. Bizûths, khârrés et khûbes !

En fin de compte, Faidherbe ne change pas. Il n'y a que nous qui avons pris une année...